OSEZ L'IMPOSSIBLE

J’avais rendez-vous avec un groupe de personnes du monde de la communication digitale. Ils devaient me faire part de leurs réflexions sur une présentation concise et pertinente du projet POLAR POD.
La semaine précédente, mon exposé sur le sujet et les réponses à leurs multiples questions avait duré deux heures. Ils étaient tous fascinés, mais ils s’étaient immédiatement posés la même question : comment résumer en peu de mots toute la richesse, l’étendue planétaire, l’audace technologique et humaine de cette exploration de l’océan Antarctique jamais imaginée ?
 
Quelle pouvait être la réponse concise, pertinente, mystérieuse et invitante, de ces professionnels de la communication qui avaient tous un sacré pédigrée.
J’étais curieux et impatient car depuis que je me suis lancé dans ce projet, et j’y travaille sans relâche depuis cinq ans, je suis sans cesse confronté à cette question.

A commencer par les interrogations que suscitent le titre : POLAR POD ? Polar, car l’action va se passer dans la région du pôle Sud, POD étant l’acronyme de plateforme océanographique dérivante. Belle sonorité, du contenu, mais trop technique pour émouvoir, pour être engageant.
- Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?
Il ne se passe pas une journée sans que la question me soit posée
- Sur un navire vertical.
- Un navire vertical ?!
C’est ce que j’ai trouvé comme réponse rapide, intrigante et réaliste à la fois, un sésame qui déclenche la curiosité, qui invite à en savoir davantage, mais pas suffisamment explicite pour être brodé sur un écusson. Alors qu’avaient donc à me proposer ces spécialistes du titre, du slogan, de l’accroche ?
 
POLAR POD - OSER L’IMPOSSIBLE
 
J’eus un moment d’hésitation ; trop ambitieux, voire prétentieux. Mais après réflexion je me suis rendu compte que depuis que j’ai décidé d’inventer ma vie, ce mot impossible m’a souvent été apposé. Dès qu’on passe au-delà de la norme on affronte l’incrédulité.
Pour ma première tentative au pôle Nord, Bezal, le patron de l’auberge de Résolute Bay à l’extrême nord de l’Arctique canadien, m’avait donné 1% de chance de réussite. C’était inquiétant, car depuis des décennies il en avait vu passer des candidats au pôle et pas que des “manchots“. Seule une équipe de quatre Finlandais avaient réussi l’année précédente. En plus j’avais fait le pari ambitieux d’y aller seul, autant dire que Bezal pariait gros sur mon échec. J’ai effectivement échoué mais cette première tentative fut celle de l’apprentissage. Me voyant revenir l’année suivante il m’avait généreusement gratifié d’un 2% de chance de réussite. Après 63 jours d’une persévérance acharnée j’atteignais le pôle Nord, ce graal qui allait orienter ma vie.
Là j’ai compris qu’on ne repousse pas ses limites, on les découvre. On ne sait pas de quoi on est capable tant qu’on ne s’est pas immergé dans l’inconnu de soi. Alors oui, Oser l’Impossible.
 
Quand en 1988 j’ai lancé la construction du navire polaire Antarctica (rebaptisé Tara), personne ne croyait à la résistance de sa coque, pourtant ronde et structurée pour échapper à l’écrasement dans les glaces. Les spécialistes du calcul fini opposaient une moue dubitative, certainement par prudence, par crainte de l’inconnu. Tout parait toujours impossible à ceux qui ne tentent jamais rien. En presque trente années d’expéditions, la coque du brave navire a affronté les puissantes mâchoires de la banquise sans la moindre bosse.
 
Dans notre société très normative et formatée, il faudrait restaurer un positivisme de l'inconnu. L’impossible n’est pas irréaliste, il se situe simplement au-delà de la frontière où vous accompagne l’expert. Oser, c’est se glisser entre ce réel et l’imaginaire.
 
POLAR POD est un projet hors-norme. OSER L’IMPOSSIBLE est une invitation à l’audace d’explorer.

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